Frédéric Back, animateur, illustrateur, muraliste, enseignant, activiste, reste l’un des plus célèbres animateurs canadiens. Il fut également un pionnier de l’activisme environnemental.Ses films sont réputés pour la technique du cinéaste qui consistait à dessiner sur de l’acétate givré à l’aide de crayons colorés dans un style doux, néo-impressionniste. Fils d’un musicien et d’une assistante de fabricant de pinceaux, Back grandit à Strasbourg puis déménage à Paris avec sa famille en 1937. Il y étudie alors l’art à l’École Estienne.Back intègre également l’École régionale des beaux-arts de Rennes, où il est étudiant de Mathurin Méheut. Back commence sa carrière de peintre et expose ses œuvres au Salon de la Marine, à Paris, en 1946. Il émigre à Montréal en 1948 à l’invitation de sa correspondante, Ghylaine Paquin, avec qui il se marie l’année suivante (ils resteront mariés jusqu’à la mort de Frédéric et auront trois enfants).Back enseigne à l’École du Meuble et à l’École des beaux-arts de Montréal.En 1952, il entre au studio des arts graphiques de Radio-Canada, Il y réalise plusieurs illustrations historiques pour Samuel de Champlain (Québec 1603) (1964), un court-métrage documentaire de l’Office national du film réalisé par Denys Arcand (voir aussi Samuel de Champlain). En 1968, Back rejoint le nouveau studio d’animation de Radio-Canada, fondé par le producteur Hubert Tison.Back crée alors les séquences titres, les clips promotionnels et les présentations spéciales pour les programmes de Radio-Canada. Il réalise également neuf courts-métrages animés qui lui vaudront plusieurs prix. Il débute avec Abracadabra (1970), qui raconte l’histoire de quatre enfants, issus des quatre coins du monde, qui essaient de sauver le soleil de l’emprise d’un sorcier diabolique. Il réalise ensuite La Création des oiseaux (1972), inspiré par les légendes autochtones sur la succession des saisons. Le troisième film de Back, Inon (The Conquest of Fire) (1972), raconte une légende algonquine sur des animaux partis subtiliser le feu que détient le dieu du tonnerre pour le rendre à leurs amis les humains.Dans Illusion (1975), on suit un sinistre magicien qui essaie d’éloigner un groupe d’enfants de la nature. Taratata (1979) rend hommage aux diverses célébrations de la Fête de la Saint-Jean-Baptiste au Québec et Tout rien (1980) — qui vaudra à Back sa première nomination aux Oscars — est une allégorie qui illustre le désir des humains de s’approprier les beautés et les richesses de la nature.Back crée également des séquences animées pour The Firebird (1980), de Jean-Yves Landry. Le dix-septième film de Bac, Crac (1982), dans lequel il met en scène une chaise berçante pour retracer l’histoire d’une famille et celle de la culture québécoise, sera celui qui recueillera le plus grand succès .Il remporte 23 prix internationaux, dont un Oscar. Son film suivant, L'homme qui plantait les arbres (1987), contient 20 000 dessins et prendra cinq ans à réaliser. Le dernier film de Back, Le fleuve aux grandes eaux (1993), nécessitera quatre années de travail et comprend plus de 17 000 dessins.Un documentaire animé sur le fleuve Saint-Laurent, commenté par Donald Sutherland, est également nominé pour un Oscar.Après la sortie de ce film, Radio-Canada ferme son studio d’animation et Back prend sa retraite.