Le film relate la grève dans l'usine de textiles Rhodiacéta de Besançon, en mars 1967, au travers des témoignages des ouvriers sur leurs conditions de travail et motivations. Cette grève a pris un aspect particulier de par l'assimilation du plan culturel du plan social : les revendications ne tournent plus seulement autour de l'entreprise (salaires ou sécurité de l’emploi), mais aussi sur le mode de vie que la société imposait notamment à la classe ouvrière. Les ouvriers grévistes qui occupent l'usine ont à leur disposition du matériel pour filmer les événements, grâce à Chris Marker, Jean-Luc Godard ainsi que Bruno Muel. Comme le Mai rampant italien, cette grève est une sorte d'avant-coureur de la vague de fond de mai 68.